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L’HOMME qui gagnait de l’argent en DORMANT ! (James Simons)

Transcription

Fascinant personnage qu’est James Simons ! Ce mathématicien de génie, devenu trader émérite, est comparé aux plus grands. Pourtant il n’est pas aussi célèbre aux yeux du grand public que des Warren Buffet ou George Soros. Mais c’est indéniable, cet investisseur d’un genre particulier, surnommé “Jim” Simons, s’est hissé au sommet de la Bourse en quelques années. Presque trop facilement. L’Américain au parcours hors normes fait aujourd’hui partie des hommes les plus riches du monde. En plus d’être à la tête de l’un des hedge funds les plus rentables de l’Histoire. Ses faits d’armes montrent qu’il n’y a pas toujours besoin d’une formation spécifique en économie pour devenir un redoutable trader. Nous vous proposons de découvrir son parcours aujourd’hui. C’est parti !

Avant de briller dans les salles de marchés, l’homme s’est surtout distingué dans les salles de classes prestigieuses…

Une brillante carrière de mathématicien

James Simons est né en 1938 à Newton dans le Massachusetts de parents commerçants. Très jeune, il s’intéresse à la nature et aux sciences, avant de tomber amoureux des mathématiques. Il se montre très vite particulièrement doué. “Je rêvais déjà de chiffres quand j’avais l’âge de 3 ans”, a-t-il un jour confié. Après son baccalauréat à la Newton High School de Boston, il obtient un Bachelor degree en mathématiques au prestigieux MIT en 1958 à seulement 20 ans. Il poursuit ses études à l’université de Berkeley en Californie et y décroche un doctorat en mathématiques en 1961. Les trois années suivantes, il enseigne d’abord au MIT puis à Harvard.
Mais son talent pour le maniement des chiffres l’emmène dans d’autres sphères. Puisqu’il est ensuite employé par la National Security Agency (NSA) en tant que “codebreaker”. Il aide à décrypter les codes russes durant la guerre froide. Seulement, il se fait renvoyer pour des raisons politiques : opposé à la guerre au Vietnam, il contredit publiquement son chef, le général Taylor, en publiant un article dans le Times. Il réintègre alors le monde académique. Ses travaux lui apportent la renommée et la reconnaissance. Il remporte en effet l’American Mathematical Society’s Oswald Veblen Prize en 1976. Il récompense les chercheurs de moins de 35 ans pour les travaux d’une qualité exceptionnelle.

C’est pendant cette même période qu’il commence à faire ses armes sur le marché des devises…

Brillant gestionnaire et fin trader

Le natif du Massachusetts est un touche-à-tout de génie. Fort de ses résultats, il décide alors de quitter les milieux universitaires pour lancer ses propres affaires. Il fonde en 1978, un fonds d’investissement privé nommé Limroy, utilisant l’analyse fondamentale pour prédire les mouvements de taux d’intérêt. C’est un succès. Mais il va plus loin. Dès 1982 il créé la société Renaissance Technologies. En mars 1988, son fonds d’investissement vedette, le Medallion Funds voit le jour. Ce fonds réalise une performance nette de 8,8 % la première année sur les marchés de Futures.
A partir du début des années ‘90, plus rien n’est en mesure d’arrêter cette success story. Mais quel est son secret ? Comment un mathématicien peut-il être à ce point à l’aise en trading ? Tout simplement car James Simons a une méthode bien stricte. Il utilise des modèles mathématiques pour analyser et exécuter des transactions, dont beaucoup sont automatisées. Il applique des modèles informatiques pour prévoir les variations de prix des instruments financiers. Ces modèles sont basés sur l’analyse d’un maximum de données accessibles au public et qui peuvent avoir une incidence sur les fluctuations des prix. On parle d’articles de journaux, de rapports d’analystes, de rapports sur les récoltes ou météorologiques et même de données comptables.
Sur la base de ces algorithmes concoctés en secret par les esprits les plus brillants dénichés dans des universités huppées, des automates de trading décèlent des anomalies de marchés et prennent alors des positions pour générer des micro-profits. Cumulés, ils permettent d’engranger des millions de dollars. Cette méthode, il en est d’ailleurs très fier : “Je dénigre certaines personnes qui pensent que la fabrication de modèles était un passe-temps à temps partiel”. Cette recette miracle permet au Dr Simons et à RenTec de rester sur une performance moyenne nette de 34 % pendant plus de 20 ans. Cela fait de lui l’un des gérants de fonds les plus prolifiques au monde. C’est simple, ni Warren Buffet ni George Soros n’ont fait mieux.

Même s’il n’est pas aussi célèbre que ces deux derniers aux yeux du grand public, les milieux financiers ont fait de lui un exemple à suivre…

Un investisseur reconnu dans le monde entier

C’est en effet grâce à ses performances hallucinantes que le trader américain remporte le titre de IAFE/Sungard Financial Engineer of the Year en 2006. Celui qui a commencé bien loin des milieux financiers a finalement marqué l’Histoire de la Bourse de son empreinte. Grâce à son analyse rigoureuse, très scientifique, du marché, James Simons est devenu “the man who solved the market”, comme si le trading, pour Jim, était aussi simple qu’une équation. Ce surnom, c’est Gregory Zuckerman, journaliste influent au Wall Street Journal qui lui donne. Fondé en 1982, RenTec fait aujourd’hui partie des 10 plus gros hedge funds du monde, représentant 80 milliards de dollars d’actifs sous gestion et 300 employés. Selon le célèbre magazine Forbes, sa fortune personnelle est estimée à 23,5 milliards de dollars.
Malgré tous ces chiffres étourdissants, le scientifique de formation préfère rester discret. Marié et père de trois enfants, il prend officiellement sa retraite le 1er janvier 2010. Il a d’ailleurs régulièrement confié qu’il ne souhaitait pas se préoccuper obsessionnellement du marché. Il a notamment clamé avec panache cette célèbre phrase : “Je veux des modèles qui me permettent de gagner de l’argent pendant que je dors.” Ainsi, il se focalise uniquement sur les programmes informatiques que son équipe et lui ont mis au point pour déceler des opportunités d’achat et de vente.

C’est ce détachement qui pousse sans doute James Simons à utiliser noblement son immense fortune et ce, bien avant sa retraite…

Milliardaire et philanthrope

En effet, son épouse Marilyn et lui co-fondent la Fondation Simons en 1994. Il s’agit d’une organisation caritative qui soutient des projets liés à l’éducation et à la santé, en plus de la recherche scientifique. Ils continuent en 2003 avec la création de l’Initiative de recherche sur l’autisme (SFARI). Depuis, le trader mathématicien y a injecté pas moins de 38 millions de dollars.
En 2006, James Simons fait ensuite un don de 25 millions de dollars à l’Université Stony Brook, où il a étudié. Il s’agit, à cette époque, du plus important don jamais fait à une université dans l’État de New York. Sans oublier qu’à travers sa fondation, le Dr Simons prend soin de l’Université de Berkeley, en Californie. En effet, le 1er juillet 2012, sa fondation lui accorde une subvention de 60 millions de dollars pour créer l’Institut Simons de la théorie de l’informatique. Il s’agit encore actuellement du plus grand institut de recherche collaborative en informatique théorique au monde.
Enfin, ce trader pas comme les autres a également reçu la médaille Giuseppe-Motta en 2007. Cette récompense est décernée chaque année depuis 2004 par l’Institut de Genève pour la Démocratie et le Développement aux personnes de tous pays ou régions du monde pour des réalisations exceptionnelles dans la promotion du développement durable.

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