Point Boursier : Focus sur les Résultats d’Alstom, Ubisoft et l’inflation américaine

La semaine boursière du 5 au 9 mai a été marquée par des événements déterminants, notamment l’attente de la décision de la Réserve fédérale américaine, des tensions commerciales, des annonces géopolitiques et des publications d’entreprises. Les marchés ont navigué entre l’inquiétude face aux menaces tarifaires de Washington et l’espoir d’un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis, tout en connaissant un rebond technologique alimenté par des rumeurs d’apaisement avec Pékin. Retour sur une semaine haute en émotions, où les investisseurs ont dû composer avec une volatilité accrue.

Lundi 5 mai : Les marchés en mode défensif avant la décision de la Fed

La première journée de la semaine a été marquée par une prudence générale sur les marchés européens et américains, dans l’attente des annonces cruciales de la Réserve fédérale. Le CAC 40 a perdu 0,55 %, reflétant un climat d’incertitude alimenté par les tensions géopolitiques croissantes et les menaces commerciales venues des États-Unis. En effet, le président Trump avait annoncé son intention d’imposer un tarif punitif de 100 % sur les films étrangers, ce qui a inquiété les investisseurs.

Aux États-Unis, Wall Street a également terminé dans le rouge, malgré des données économiques positives. L’ISM a fait état d’une accélération de l’activité dans le secteur des services, à 51,6 % en avril, dépassant les attentes. Pourtant, cette bonne nouvelle n’a pas suffi à rassurer les marchés, qui restent focalisés sur l’évolution de la politique monétaire.

Côté valeurs, les acteurs liés au pétrole ont souffert après l’annonce d’une hausse surprise de la production par l’OPEP+. Le prix du Brent a chuté sous les 60 dollars le baril, entraînant avec lui Viridien, Maurel & Prom ou encore Vallourec. Par ailleurs, Berkshire Hathaway a connu une baisse notable (-4,98 %) après l’annonce du départ imminent de Warren Buffett du poste de CEO.

Mardi 6 mai : Marchés hésitants à la veille des annonces de la Fed

La volatilité s’est poursuivie mardi, avec une ambiance prudente dominante sur les marchés. Le CAC 40 a reculé de 0,40 %, pénalisé par l’absence de visibilité claire sur les décisions à venir de la Fed, mais aussi par des interrogations géopolitiques persistantes. En Allemagne, les difficultés politiques autour de Friedrich Merz ont rappelé les défis structurels auxquels le pays fait face.

Outre-Atlantique, les indices américains ont tous cédé du terrain, avec des pertes comprises entre 0,77 % et 0,95 %. L’absence d’accords commerciaux concrets pesait sur la confiance des investisseurs, malgré les déclarations optimistes du secrétaire au Trésor Scott Bessent.

Côté valeurs, l’action Teleperformance a rebondi de +3,74% à 91 euros, après une baisse de 9 % en deux jours. De son côté, Coface, qui n’est pas dans le CAC 40, a vu ses revenus croître de 2,1 % au premier trimestre, mais son profit net a diminué de 9,2 %, en dessous des attentes du marché.

Mercredi 7 mai : La Fed maintient ses taux, les marchés oscillent entre attente et nervosité

Le jour de la réunion de la Fed a généré une dynamique contrastée : les marchés européens ont accentué leur repli (-0,91 % pour le CAC 40), tandis que Wall Street a retrouvé un certain optimisme après le maintien des taux directeurs dans une fourchette inchangée (4,25 % – 4,50 %). Le Dow Jones a même gagné 0,7 %, soutenu par les commentaires modérés de Jerome Powell, qui a évoqué la possibilité de baisses futures si les conditions économiques venaient à se détériorer.

Les semi-conducteurs ont bénéficié d’un regain d’intérêt après des rumeurs selon lesquelles l’administration pourrait lever certaines restrictions sur les exportations de puces vers la Chine, un signe interprété comme favorable pour le secteur technologique.

En Europe, Legrand a brillé grâce à des résultats solides : un chiffre d’affaires en hausse de 12,3 % et un bénéfice net en progression de 6,3 %. Le groupe français reste confiant dans sa capacité à maintenir une croissance soutenue et une rentabilité stable sur l’ensemble de l’année.

Jeudi 8 mai : Accord commercial entre États-Unis et Royaume-Uni relance l’espoir

L’annonce d’un accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni a redonné un vent d’optimisme aux marchés jeudi. Le CAC 40 a progressé de 0,89 %, porté par les constructeurs automobiles, qui espèrent une détente dans les tensions commerciales. Selon les termes de l’accord, les taxes sur les véhicules britanniques seront réduites dans une certaine limite, tandis que Londres s’engage à importer davantage de produits agricoles américains.

Toutefois, cette initiative a provoqué une vive réaction de l’Union européenne, qui menace de riposter en imposant des taxes massives sur les importations américaines, notamment sur les avions et les automobiles.

Du côté des entreprises, Solvay a subi un revers suite à une mise à jour négative de ses prévisions financières. Le groupe chimique belge a revu à la baisse son objectif d’Ebitda ajusté pour 2025, citant des conditions macroéconomiques difficiles et des effets de change défavorables.

Vendredi 9 mai : Optimisme commercial clôture la semaine en beauté

La semaine s’est conclue sur une note positive, avec une embellie boursière en Europe. Le CAC 40 a pris 0,64 %, profitant de l’euphorie générée par l’accord anglo-américain. Le Dax allemand a même franchi pour la première fois la barre des 23 500 points, soulignant la résilience des marchés malgré les incertitudes persistantes.

STMicroelectronics a été l’une des vedettes de la séance (+3,34 %), soutenue par les espoirs liés à une possible levée des restrictions sur les puces d’intelligence artificielle. Bien que les détails soient encore imprécis, les investisseurs y voient une opportunité pour le développement technologique mondial.

Au final, le CAC 40 a clos la semaine en léger recul (-0,34 %), illustrant une alternance entre phases de prudence et de rebond. Les marchés restent donc dans une position attentive, surveillant de près les prochaines évolutions diplomatiques et monétaires en provenance de Washington, Bruxelles et Pékin.

Enfin, la semaine s’annonce particulièrement dynamique sur le marché boursier, les investisseurs se concentreront sur la publication attendue de l’inflation américaine mardi et les discours de Jerome Powell jeudi, tandis que les résultats d’entreprises emblématiques comme Alstom, Ubisoft, Eiffage ou encore Richemont rythmeront l’actualité corporate.

À surveiller cette semaine : Alstom, Ubisoft, Eiffage et l’inflation américaine

Lundi 12 mai : Focus sur le déficit budgétaire américain et les publications d’Equasens et Oeneo

La semaine s’ouvre avec une attention particulière portée aux finances publiques américaines, avec la publication à 20 heures de la situation budgétaire du mois d’avril. Cette donnée est attendue par les marchés pour évaluer l’évolution des dépenses fédérales dans un contexte de taux élevés. En Asie, les échanges s’ouvriront avec la balance commerciale japonaise de mars, tandis qu’en zone euro, les prix des importations industrielles seront scrutés à 11 heures.

Côté entreprises, Equasens et Oeneo livreront respectivement leur chiffre d’affaires du premier et du quatrième trimestre. En fin de séance, Prismaflex publiera ses chiffres annuels. À noter également la tenue de l’Assemblée générale de Sensorion à Paris à 14 heures.

Mardi 13 mai : L’inflation américaine en ligne de mire et résultats de poids lourds comme Eiffage, Bayer et Claranova

Point d’orgue de la journée, l’indice des prix à la consommation (CPI) américain pour avril sera dévoilé à 14 h 30. Ce chiffre déterminant pourrait influencer les anticipations de marché quant à la prochaine décision de la Réserve fédérale. L’Europe ne sera pas en reste avec les statistiques du chômage britannique, la balance courante allemande, ainsi que l’indice ZEW de la confiance des investisseurs en Allemagne et dans la zone euro.

Côté sociétés, de nombreuses publications sont attendues : Eiffage publiera son chiffre d’affaires trimestriel, tout comme Claranova, Icape Holding, Innate Pharma et Maat Pharma. En parallèle, le groupe d’ingénierie sportive Abeo dévoilera ses chiffres annuels après Bourse. Sur la scène internationale, Bayer et Deutsche Wohnen publieront leurs résultats du premier trimestre, deux indicateurs clés pour la santé du secteur pharmaceutique et immobilier en Allemagne.

Mercredi 14 mai : Journée dense avec les résultats d’Alstom, Ubisoft et Bouygues

Les projecteurs seront braqués sur plusieurs grands noms de l’industrie française. Alstom publiera ses résultats annuels 2024-2025, tandis que Ubisoft livrera ses performances financières sur la même période, attendues dans un contexte de restructuration stratégique. Bouygues et Euronext dévoileront également leurs chiffres du premier trimestre, apportant un éclairage sur les secteurs de la construction et de la finance.

Par ailleurs, l’Allemagne publiera son taux d’inflation définitif pour avril à 8 heures. Aux États-Unis, les stocks hebdomadaires de pétrole du Département de l’Énergie seront révélés à 16 h 30, fournissant des indications sur la dynamique du marché énergétique.

Jeudi 15 mai : Discours de Jerome Powell et publication des résultats d’Engie, Eurazeo et Vallourec

Les marchés seront suspendus aux propos de Jerome Powell, président de la Fed, attendu à 14 h 40 pour un discours très suivi sur la politique monétaire, dans un climat d’incertitude sur l’évolution des taux. Avant cela, les États-Unis auront publié à 14 h 30 plusieurs indicateurs clés, dont les prix à la production, les ventes au détail, les inscriptions hebdomadaires au chômage et deux enquêtes manufacturières (New York et Philadelphie). La production industrielle d’avril et l’indice de confiance des constructeurs viendront compléter le panorama conjoncturel.

En Europe, le Royaume-Uni publiera son PIB du premier trimestre à 8 heures, suivi par l’inflation française à 8 h 45, et la deuxième estimation du PIB de la zone euro à 11 heures.

Sur le front des entreprises, plusieurs groupes tricolores livreront leurs résultats trimestriels, parmi lesquels Engie, Eurazeo, Eutelsat, Maisons du Monde, Vallourec et Touax. Bastide, Lacroix et IT Link publieront également leur chiffre d’affaires en fin de séance.

Vendredi 16 mai : L’indice Michigan clôture une semaine riche, avec les résultats de Richemont et l’AG de Michelin et Thales

La semaine s’achève sur une note macroéconomique chargée, marquée par la publication de l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan (16 heures), très suivi pour anticiper les comportements de consommation outre-Atlantique. À 14 h 30, les marchés auront pris connaissance des mises en chantier et permis de construire pour avril, ainsi que des prix du commerce extérieur.

En Europe, la Commission européenne dévoilera ses prévisions économiques annuelles, tandis que la balance commerciale de la zone euro et les chiffres du chômage au sens du BIT en France enrichiront l’agenda. Le Japon publiera son PIB du premier trimestre à 1 h 50.

Côté entreprises, Richemont, géant du luxe suisse, publiera ses résultats annuels. Plusieurs assemblées générales se tiendront également : Michelin, Thales, Dassault Aviation, Forsee Power et Mersen réuniront leurs actionnaires pour faire le point sur leur stratégie.

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