Semaine décisive sur les marchés : indicateurs clés et BCE sous les projecteurs

Lundi 17 novembre : Début de semaine hésitant dans un climat d’incertitude

La semaine boursière a démarré dans l’hésitation, de part et d’autre de l’Atlantique, les investisseurs adoptant une posture prudente face aux incertitudes monétaires. À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,63 %, prolongeant une dynamique négative alimentée par un environnement macroéconomique peu favorable.

Cette nervosité s’explique en partie par le manque de visibilité concernant les prochaines décisions de la Réserve fédérale. Le report de plusieurs indicateurs économiques américains — conséquence du shutdown administratif — accentue le flou sur l’état réel de l’économie, limitant ainsi la capacité du marché à se projeter.

Dans ce contexte globalement baissier, une valeur a néanmoins tiré son épingle du jeu : Dassault Aviation, qui a bondi de 4,60 %. Cette hausse fait suite à l’annonce d’une lettre d’intention signée par Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky pour la fourniture de 100 Rafale à l’Ukraine, un signal fort sur le plan géopolitique.

Mardi 18 novembre : Repli généralisé face à une forte nervosité avant Nvidia

La tendance baissière s’est poursuivie mardi. Le CAC 40 a souffert du recul marqué des valeurs automobiles, notamment Stellantis et Renault, ainsi que de la faiblesse persistante de Pernod Ricard.

Outre-Atlantique, Wall Street est également resté orienté à la baisse, témoignant d’un marché en quête de direction à la veille des résultats très attendus de Nvidia.
Un événement a particulièrement attiré l’attention : la chute brutale de Rubis, sanctionné après une amende de 64,2 millions d’euros pour pratiques anticoncurrentielles présumées en Corse. Le groupe conteste vigoureusement les accusations, mais l’annonce a pesé lourdement sur le titre.

Mercredi 19 novembre : Marchés prudents, inflation en recul et choc sur Vivendi

Mercredi, le CAC 40 a évolué sans véritable direction, alternant légers rebonds et petites baisses, dans l’attente des résultats de Nvidia. Quelques valeurs défensives comme Saint-Gobain et Hermès ont brièvement soutenu l’indice.

Aux États-Unis, les indices ont enregistré de modestes gains, portés par les valeurs technologiques.
La journée a toutefois été marquée par un autre développement notable : l’effondrement de Vivendi (-13,6 %), après des rumeurs laissant entendre que la Cour de cassation pourrait statuer en faveur du groupe Bolloré dans le dossier de la scission contestée. Cette perspective a ravivé les craintes autour d’une éventuelle OPA.

Jeudi 20 novembre : Nvidia impressionne, mais l’enthousiasme retombe rapidement

La séance de jeudi a débuté dans l’euphorie grâce aux résultats spectaculaires de Nvidia, qui a dévoilé un trimestre en forte croissance et des perspectives encore plus ambitieuses. Mais cet engouement initial s’est rapidement essoufflé. Le CAC 40 n’a progressé que modestement, tandis que le VIX s’est envolé, signe d’un regain de nervosité des investisseurs.

Les chiffres de l’emploi américain ont également surpris : les créations d’emplois ont dépassé les attentes, mais le taux de chômage a légèrement augmenté, accentuant la confusion sur la dynamique économique.
Aux États-Unis, les indices ont finalement reculé en fin de séance, reflétant les doutes persistants sur une possible survalorisation des valeurs liées à l’IA.

L’élément clé du jour reste néanmoins la réaction du marché à Nvidia : malgré des résultats exceptionnels (+65 % de bénéfice net, +62 % de chiffre d’affaires), le titre a terminé en baisse de 3,15 %, les investisseurs s’interrogeant sur la soutenabilité de sa croissance.

Vendredi 21 novembre : Fin de semaine dans le rouge, les valeurs technologiques sous pression

La semaine s’est achevée sur une nouvelle séance de baisse en Europe. Le CAC 40 et l’Euro Stoxx 50 ont reculé, plombés par les inquiétudes persistantes autour des valorisations technologiques après les fortes variations observées autour de Nvidia.

Quelques valeurs ont néanmoins résisté à la tendance. Ubisoft s’est distingué grâce à des net bookings supérieurs aux attentes, contrastant avec la faiblesse du secteur tech.

À l’inverse, Thales et Safran ont reculé après des déclarations de Donald Trump évoquant une initiative diplomatique en Ukraine, perçue comme un risque potentiel pour la demande future en matériel militaire.

Pour conclure, la semaine écoulée a mis en lumière un phénomène révélateur de l’état d’esprit des marchés : la méfiance généralisée à l’égard des valeurs technologiques, qui a concentré l’ensemble des craintes exprimées ces derniers jours.

En revanche, la semaine à venir sera marquée par une succession d’indicateurs économiques majeurs, tant en Allemagne qu’aux États-Unis, susceptibles d’orienter les tendances et les anticipations des investisseurs.

De l’Allemagne aux États-Unis : les indicateurs qui façonneront les marchés du 24 au 28 novembre 2025

Lundi 24 novembre – Le climat des affaires allemand mettra le ton en Europe

La semaine s’ouvrira dans un contexte d’attentisme, alors que les investisseurs se focaliseront sur l’indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, un indicateur de premier plan pour mesurer la dynamique économique européenne. Ce baromètre, suivi de près par les analystes, permettra d’évaluer la solidité de l’activité Outre-Rhin, dont dépend en partie la trajectoire du DAX et, par ricochet, celle du CAC 40, très corrélé aux cycles industriels allemands.

Dans l’ensemble, cette première séance devrait rester peu directionnelle, d’autant que les marchés japonais seront fermés pour cause de jour férié. Les publications de Bigben Interactive et Nacon, attendues après la clôture, ne devraient pas influer sur la tendance globale, même si elles permettront de prendre le pouls du secteur du divertissement coté à Paris.

Mardi 25 novembre – Les États-Unis en première ligne avec les ventes au détail et l’inflation

La deuxième journée de la semaine sera dominée par une salve d’indicateurs américains particulièrement déterminants pour la trajectoire des marchés mondiaux. Les investisseurs suivront de près les ventes au détail et les prix à la production, deux statistiques susceptibles d’orienter les anticipations autour de la politique monétaire de la Réserve fédérale.

Dans l’après-midi, l’indice de confiance des consommateurs publié par le Conference Board viendra compléter ce tableau macroéconomique déjà chargé. Ses variations influencent souvent les valeurs sensibles au moral des ménages, notamment dans les secteurs du luxe, de la consommation et du tourisme.

Les publications d’Alibaba, EasyJet et Abercrombie & Fitch compléteront la séance, apportant des indications précieuses sur le comportement des consommateurs dans leurs segments respectifs — un point qui intéressera particulièrement les actionnaires des géants européens, habitués à surveiller de près la concurrence internationale.

Mercredi 26 novembre – Les commandes de biens durables américaines en ligne de mire

Au milieu de la semaine, les marchés tourneront leur attention vers les commandes de biens durables aux États-Unis, un indicateur clé pour évaluer la vigueur des investissements industriels.

En complément, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage fourniront une vision plus fine de la résilience du marché du travail. Une dégradation significative renforcerait la thèse d’un ralentissement américain, susceptible de provoquer une consolidation sur les marchés européens.

En soirée, le Livre beige de la Fed apportera une photographie qualitative de l’économie américaine. Les investisseurs scruteront les mentions liées à l’inflation, aux tensions sur les salaires et à l’évolution de la demande, autant d’éléments qui influencent directement les anticipations de taux et, par conséquent, les valorisations des grandes capitalisations, notamment dans le secteur technologique.

La séance sera également rythmée par la publication des résultats de plusieurs sociétés françaises, dont Aramis, Trigano et LDC, offrant un aperçu de la dynamique économique sur différents segments : automobile d’occasion, véhicules de loisirs et agroalimentaire.

Jeudi 27 novembre – La BCE au centre de toutes les attentions

Avec les marchés américains fermés pour Thanksgiving, l’Europe sera au cœur de la séance, et l’événement majeur sera sans conteste la publication des minutes de la Banque centrale européenne. Ce compte rendu détaillé permettra aux investisseurs de mieux analyser les divergences internes au sein du conseil des gouverneurs, notamment sur le calendrier d’un éventuel assouplissement monétaire.

Les investisseurs seront également attentifs à l’indice GfK de confiance des consommateurs en Allemagne et aux agrégats monétaires de la zone euro, deux indicateurs utiles pour comprendre la dynamique de la demande et la réaction probable de la BCE face à l’évolution de la masse monétaire.

Du côté des entreprises, Rémy Cointreau dévoilera ses résultats semestriels, une publication très suivie compte tenu de la sensibilité du secteur des spiritueux à la conjoncture, notamment aux États-Unis, où les tendances du marché premium ont récemment montré des signes de ralentissement.

Vendredi 28 novembre – Une avalanche d’indicateurs français pour clôturer la semaine

La fin de semaine sera particulièrement chargée en France, avec une série impressionnante de statistiques publiées à la même heure. Les investisseurs découvriront notamment l’inflation de novembre, les comptes nationaux du troisième trimestre, la confiance des ménages, les données sur la construction, les dépenses de consommation, ainsi que l’évolution de l’emploi privé.

L’inflation allemande de novembre complétera ce tableau européen, permettant d’affiner les anticipations sur la trajectoire des prix au sein de la zone euro, un point qui influencera directement les mouvements du marché obligataire et, in fine, les valorisations des grandes capitalisations sensibles aux taux.

La séance sera également marquée par la publication des résultats semestriels de Laurent-Perrier, une valeur emblématique du secteur du champagne, dont les performances seront scrutées à l’approche des fêtes de fin d’année, période cruciale pour l’industrie.